L’agression

Je n’avais que quelques secondes. En fait non, je n’avais pas le temps de me décider. Je devais juste agir, agir dans l’instantanée. Oui, agir. Je ne pouvais tout de même pas rester là sans rien faire. En fait je n’avais que deux options : poursuivre ce voyou et récupérer ce qui ne lui appartient pas ou la prendre dans mes bras tout en lui présentant mes excuses. Bref je devais faire quelques chose, parce qu’elle, elle n’était pas n’importe qui. C’est celle que j’ai aimé.

Mercredi 06 Novembre 2019. Nous sommes à Hollando, oui vous devez certainement connaître cet endroit. Il est 18h37. Je venais à peine de regarder ma montre. Je devais lui trouver une voiture. Elle rentrait à Adakpamé. On venait de passer quelques heures ensemble, tel un couple qui s’est perdu de vue après de longues années. Ça fait un bon moment que je ne l’ai plus vu…oui depuis ce fameux jour où je l’ai quitté…bref elle n’a pas vraiment changé. En fait, elle a un peu changé, elle a pris un peu de poids et est devenue plus belle. Bref…

Et quand vous vous rencontrez après un si bon moment, des choses peuvent se passer. Vous savez de quoi je parle. Vous pouvez déjà imaginer ce qui se passait bien avant ces 10 minutes où tout a basculé. Je tiens à le rappeler, je ne regrette rien. C’était très agréable. Mais au moment où je prenais du plaisir à l’écouter et à passer ma main dans ses cheveux, au moment où mes deux mains faisaient des va-et-vient incessants sur son corps, je n’ai pas pu faire attention aux signes. J’ignorais ce qui se tramait. J’ignorais que le pire allait se produire.

À peine nous venons de quitter cet endroit qu’elle cria. Le pire venait de se produire. Je l’ai su quand elle m’a dit : « David, mon sac ». Je n’avais pas d’autres options. En fait je me demande si à cet instant précis, j’avais le choix. Ma première réaction n’a été que de le poursuivre… le connard. Elle, je l’ai laissé là. Je partis à la poursuite de ce bâtard. Je ne contrôlais plus mes actes, en fait je n’avais qu’une seule chose en tête. Récupérer le sac. J’ignorais que je me suis mis en danger.

Malgré, mon pantalon Jeans noir et mes chaussures qui m’empêchaient de courir, j’ai presque réussi à l’avoir quand il alerta les siens. Nous sommes à quelques mètres de l’océan. Je me rendis compte que je suis en territoire ennemi et que je devais débarrasser le plancher au risque de ne plus en sortir. Je pris immédiatement la décision de revenir sur mes pas mais trop tard. Ils étaient trois(3) à me barrer la route. J’avais un autre derrière moi. Ils étaient en tout quatre(4). Je n’avais pas de soutien. Je ne pouvais pas crier. Qui allais-je appeler ? Je tenais à peine debout. Je tentai tant bien que mal de les échapper. Je réussis à semer le premier mais pas les deux autres. Comme quoi ‘’si tu t’en prends à un seul de la bande, tu déclares la guerre à toute la bande’’.

Pour les salutations d’usages, je reçus le premier coup de poings. Evidemment, je me trouvai à terre. Je ne pouvais pas me défendre, en fait je ne devais pas me défendre. Etre blessé par des coups de poings, c’est quand même mieux qu’être blessé par un objet tranchant. Je me laissais faire. Ils m’ont fait la poche, Ils m’ont tout pris. En fait quand je dis tout, c’est tout. Je me retrouvai qu’avec ma chemise, mon pantalon et mes chaussures. C’est mieux que rien en tout cas. Avant de me faire leurs adieux, je reçus encore un dernier coup. Ce dernier, peut-être parce que je n’ai pas été très coopératif au début.

Je décidai de la rejoindre. Elle, elle n’était pas au courant de tout ça, elle n’a pas besoin de le savoir. Elle était en larme. Moi qui m’étais promis de ne plus la voir en larmes… . Il sonnait 21h30. Je trouvai tant bien que mal le moyen de la réconforter et de la ramener chez elle. En fait, je n’ai pas pu la ramener chez elle. C’était Justin Agbevo. Un homme au grand cœur. En fait, c’était mon Chef. On aura le temps de parler de lui.

Je nourrissais un désir de vengeance, jusqu’au jour où j’apprends qu’une connaissance a subit le même sort, à quelques mètres de là mais contrairement à moi, lui, il était rentré chez lui en sous vêtement. En fait, moi j’avais tout simplement de la chance.

Ce que je ne vous ai pas dit, le jour suivant, je me suis de nouveau rendu sur les lieux, j’avais un couteau planqué dans mon sac…

C’était l’agression

Bonsoir chez vous.

5 thoughts on “L’agression”

  1. Dav tu es hyper courageux!quoique j’ai envie de lire la suite de l’histoire☺
    Mais ton histoire soulève un problème de toujours:l’insécurité sur nos plages

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